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Arthrose du Genou

 

 

Définition

 

L'arthrose du genou (gonarthrose) est l'usure et la destruction du cartilage du genou.

C'est une maladie chronique, qui survient habituellement à partir de 60 ans, sans cause évidente (usure naturelle).

Parfois elle apparait chez des patients plus jeunes, ayant subi des traumatismes du genou ou présentant d'autres facteurs de risque (surpoids, déviation de l'axe des jambes...).

 

Elle est très invalidante car elle touche, comme au niveau de la hanche, une grosse articulation qui porte le poids du corps.

Les douleurs de l'arthrose ne proviennent pas du cartilage endommagé, car il n'est pas innervé. C'est la pression exercée sur l'os situé sous le cartilage, qui n'est alors plus protégé par celui-ci, qui est douloureux, ainsi que la présence du liquide synovial sous pression qui distend toute l'articulation.

L'os produit alors une collerette osseuse autour de l'articulation. Cette prolifération d'os forme des excroissances osseuses appelées ostéophytes.

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Les différentes formes d'arthrose du genou

L'arthrose du genou atteint les articulations fémoro-tibiales médiale et latérale (articulations entre le fémur et le tibia) et l'articulation fémoro-patellaire (articulation entre le fémur et la rotule ou patella).

L'arthrose fémoro-tibiale est la plus courante des arthroses du genou (45 à 50 % des cas).

L'espace fémoro-tibial médial étant plus souvent atteint que le compartiment latéral. Elle peut être due à une déviation de l'axe mécanique de la jambe (Genu-varum ou valgum), à un antécédent de lésion méniscale (méniscectomie), ou d'ostéochondrite.

L'arthrose fémoro-patellaire est moins fréquente (35 % des cas).

Elle concerne des personnes généralement plus jeunes, suite à un traumatisme ayant endommagé le cartilage à ce niveau, à une instabilité de la rotule (luxation ou sub-luxation latérale de la patella) et/ou au surpoids. Un trouble de torsion des membres inférieurs peut aussi favoriser ce type d'arthrose.

L'arthrose fémoro-patellaire peut être associée à une arthrose fémoro-tibiale (15 à 20 % des cas).

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Les facteurs favorisant la gonarthrose

Il existe de nombreux facteurs de risques de l'arthrose.

- L'âge: l'arthrose dite "primitive" du genou apparaît sans cause évidente et est souvent liée au vieillissement. Elle est rare chez les moins de 40 ans.

- Le sexe: l'arthrose du genou est plus fréquente chez les femmes. On constate une augmentation de sa fréquence après la ménopause.

- Les antécédents familiaux: des facteurs génétiques prédisposent à l'arthrose du genou.

- La surcharge sur les articulations: elle peut être liée à un surpoids ou au port fréquent de charges lourdes.

- Le surmenage des ligaments et des articulations: qui entraîne des microtraumatismes répétés lors de certaines activités

professionnelles (pose de carrelage...) ou sportives (football, rugby...).

- Une déviation de l'axe de la jambe: nommée "genu varum" (genou Lucky-Luke) ou "genu valgum" (genou en X).

- Un traumatisme du genou: une lésion du ménisque, une entorse grave avec rupture du ligament croisé antérieur, une lésion osseuse du genou: fracture, nécrose de l'os situé sous le cartilage, une luxation, une instabilité de la rotule, une rotule trop plate.

- Une maladie: métabolique (goutte...), inflammatoire (polyarthrite rhumatoïde...) ou infectieuse (arthrite infectieuse...), responsable de lésions articulaires.

 

Les symptômes de l'arthrose du genou

Le symptôme principal de l'arthrose du genou est la douleur articulaire (gonalgie), mécanique, qui apparaît et s'aggrave lors de l'utilisation del'articulation (marche, piétinement, port de lourdes charges...). Elle n'est pas continue et soulagée par le repos.

Plus le cartilage est usé, plus la membrane synoviale devient inflammatoire et sécrète du liquide synovial pour lubrifier l'articulation, ce qui au départ soulage le genou.

Dans les arthroses importantes le liquide s'accumule au cours des efforts de la journée et remplit peu à peu l'articulation, qui le soir, devient sous pression, expliquant la persistance des douleurs au repos.

Pendant la nuit, le liquide synovial est résorbé par la membrane synoviale et le genou s'assèche.

Le lendemain matin, au réveil le genou est sec et douloureux dès les premiers pas (dérouillage matinal), puis au bout de 30-60 minutes un peu de liquide synovial est sécrété et le genou retrouve le confort.

L'évolution est souvent lente, avec des périodes d'accalmie entrecoupées par des périodes de poussées douloureuses inflammatoires pendant lesquelles le genou gonfle et la douleur s'intensifie, y compris la nuit par gonflement du genou.

En cas d'arthrose fémoro-patellaire, la douleur apparaît sur l’avant du genou, importante lors de la descente des escaliers (plus que lors de la montée), lors des relevés d’une position assise et lors de la descente de la voiture. Elle est associée à des sensations de blocages ou d'accrochages de la rotule, de craquements, voir de dérobements (sensation que le genou lâche en avant ou en arrière).

L'enraidissement du genou survient assez tôt au cours de l'arthrose.

La perte de l'extension du genou (Flessum) et la diminution de la flexion sont à surveiller car elles augmentent avec les douleurs.

La perte musculaire, notamment du quadriceps, favorise l'augmentation des douleurs fémoro-patellaires sur l'avant du genou.

 

Le bilan radiographique

Le bilan radiographique comprend principalement trois clichés:

- le cliché de face debout,

- le cliché de profil debout,

- le défilé fémoro-patellaire (DFP).

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Ce bilan confirme le diagnostic de l'arthrose du genou :

- diminution de l'espace entre les deux extrémités osseuses (pincement de l'interligne articulaire), du fait de l'amincissement du cartilage,

- densification de l'os sous le cartilage usé,

- prolifération d'os au pourtour de l'articulation (ostéophytes).

Le cliché pangonogramme de face en charge a lui pour objectif de déterminer l'axe de la jambe, à la recherche d’une déviation (Genu-varum ou valgum).

Enfin, les clichés en stress varus/valgus confirment l'importance des laxités et rétractions ligamentaires potentiellement associées.

Ces derniers clichés ne sont réalisés qu'en cas d'indication chirurgicale afin de déterminer la technique opératoire.

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Le traitement médical de l'arthrose du genou

 

Aucun traitement ne permet de guérir l'arthrose du genou.

Il est possible de soulager efficacement la douleur par des mesures hygiénodiététiques, des médicaments, de la rééducation et des exercices adaptés à chaque cas, avant de discuter d'une indication opératoire.

- L'activité physique adaptée (marche, vélo, natation...). Les activités d'extérieures facilitent la tolérance de l'arthrose, par l'entretien des mobilités et de la musculation.

 

- la perte de poids +++. C'est l'élément le plus souvent essentiel.

- Les suppléments (chondroïtine sulfate, diacerhéine, glucosamines...) ont parfois chez certains patient, au début de l'arthrose une efficacité sur la douleur et la gêne.  Ils ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale.

- Les antalgiques (médicaments contre la douleur) :

         - Le paracétamol : est prescrit en première intention.

         - Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) : sur une courte durée pour éviter les complications digestives et rénales.       

 

- La rééducation avec établissement d'un programme personnalisé (type d'exercices, fréquence, intensité) guidée au début par un kinésithérapeute et poursuivie ensuite par le patient seul à son domicile. Elle lutte contre la perte de mobilité et de musculation. Elle est toujours efficace.

- Les infiltrations de corticoïdes, pour limiter la production excessive de liquide synovial, ou d'acide hyaluronique (viscosupplémentation) pour "lubrifier" l'intérieur de l'articulation, sont souvent utilisées dans le traitement médical, avant de discuter d'une chirurgie.

En revanche les injections intra-articulaires de PRP (Plasma Riche en Plaquettes) n'ont pas montré leur réelle efficacité dans le traitement de l'arthrose. Ce traitement actuellement "à la mode" semble plus lucratif qu'efficace...

 

Le traitement chirurgical de l'arthrose du genou

Il n'est proposé qu'en cas d'échec d'un traitement médical bien conduit

- Le traitement par arthroscopie qui consiste à pratiquer un lavage articulaire du genou pour éliminer les microparticules intra-articulaires qui entretiennent l'inflammation de l'articulation et exciser les fragments de ménisque et les clapets de cartilage mobiles. Son efficacité reste aléatoire en fonction de l’importance de l’atteinte arthrosique.

- Les ostéotomies ont pour but de corriger l'axe de la jambe lorsqu’il est anormal (genu-varum ou genu-valgum), en coupant le tibia ou le fémur, pour ré-axer la jambe.

- Les prothèses du genou :

Il existe principalement trois types de prothèses du genou :

         - la prothèse uni-compartimentale (PUC) qui remplace la partie médiale ou latérale de l’articulation entre le fémur et le tibia,

         - la prothèse totale du genou (PTG) qui remplace toute l’articulation du genou.

L'objectif d'une prothèse de genou est de retrouver le confort, en voyant disparaître les douleurs de l'arthrose.

 

En revanche, une prothèse n'agit pas sur les mobilités et la musculation du genou. Ces deux éléments doivent être particulièrement rééduqués avant l'intervention, afin de potentialiser l'efficacité de la prothèse, et faciliter la récupération post-opératoire.

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